Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
SAINT-OLAF.

ce moment, la population de Wimbledon se sera accrue du double ; partout, les maisons couperont la vue et diminueront l’espace ouvert. En attendant, il a encore des aspects inattendus de vraie campagne, des champs où paissent et ruminent des vaches, des arbres magnifiques. Je suis en train de dire adieu à ses chemins verts, à son lumineux Common, à certaines maisons qui me plaisent particulièrement et mes adieux ne vont pas sans regrets. Dans un mois, il sera désert, ses jolies villas fermées, ses jardins en fleurs abandonnés aux oiseaux. Ses habitants seront à la mer, à la montagne, sur le continent. Ils verront autre chose… autre chose, voilà ce que veut la Providence.

Saint-Olaf.

Toute seule à Saint-Olaf et mes hôtes en route pour Loftshall !… Hier jeudi, par la mort de son cousin germain, madame Baring est entrée en possession de son héritage familial… là, pendant que je suis sous son toit. Cette coïncidence est si jolie, elle m’a causé un si vif plaisir que le romancier et l’amie sont tentés de crier : « Bravo » à la Providence. Ce serait peut-être plus respectueux de la remercier. Autrefois, les coïncidences de la vie me donnaient, comme à la plupart des gens, une idée de hasard, de rencontres fortuites ; aujourd’hui, j’y vois la volonté consciente des dieux qui nous gouvernent et elles me semblent infiniment plus curieuses et plus intéressantes. Cette dernière a été pour moi une précieuse leçon, elle m’a permis de prendre une idée