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l’île inconnue.

prendront leurs vacances. En outre, les Baring ont loué de moitié avec les Talbot une maison en Ecosse pour août et septembre. Ceci en l’honneur du frère cadet qui revient en Angleterre après trois ans d’absence.

— Nous n’irons pas dans le Midi, l’hiver prochain, voilà tout, ajouta Edith après m’avoir fait part de ces arrangements. Chez nous, quand on dépense un peu plus d’un côté, on est obligé d’économiser de l’autre. Mère est rompue à ce jeu d’équilibre qui m’a toujours exaspérée.

La fin de ma visite approche. Miss Baring n’aime pas à ce que j’y fasse allusion.

— Saint-Olaf va me sembler horrible après votre départ, m’a-t-elle dit hier malin. Je voudrais partir aussitôt pour la mer. Elle seule me consolerait de votre absence. Vous ne savez pas ce que la mer est pour des insulaires. Je ne puis rester longtemps sans la voir. Elle m’enlève une partie de mes regrets, de mes ennuis. Je la quitte toujours mieux portante physiquement et moralement.

A ces paroles, au regard qui les accompagnait, je sentis que l’inéluctable, la mystérieuse nostalgie du changement avait de nouveau pris possession de l’âme de mon amie.

Saint-Olaf.

Dans ce moment, en Angleterre, il y a partout des « garden-parties ». C’est le plaisir par excellence de la saison, un plaisir d’invention britannique du reste. Ces réceptions en plein air permettent d’inviter beau-