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SAINT-OLAF.

En riant, miss Talbot a épingle ce billet dans la bibliothèque, à droite de la cheminée, et nous a enjoint de laisser la surprise à Rodney. Nous le lui avons promis.

M. Baring, ignorant le désappointement qui l’attendait, fut très gai pendant toute la soirée. Après le bridge, comme nous entrions dans la bibliothèque, la pancarte blanche lui sauta aux yeux.

— Allo ! Qu’est-ce que cela ? dit-il en s’approchant vivement.

La surprise, l’indignation amenèrent une onde de sang sous sa peau fine.

— Quoi ? s’écria-t-il en se tournant vers sa sœur, Sir Charles rappelle Ruby ?

Miss Baring se hâta d’en donner la raison.

— Il n’y a rien d’aussi tyrannique, d’aussi égoïste qu’un père anglais ! fit-il saisi d’une belle colère.

— Rien… si ce n’est un mari anglais, riposta promptement Edith. Après tout, c’est nous qui sommes lésées, car nous ne vous aurons ni l’un ni l’autre pour le « week end ».

— C’est vrai, chère, fit Rodney avec un sourire affectueux.

Puis détachant le P. P. C. de sa fiancée, il le plia lentement, tendrement, et le mit dans son portefeuille

Pour mon compte, je regrette aussi que miss Talbot quitte Londres. J’espérais l’y retrouver la semaine prochaine. C’est très curieux, depuis ou troijours, il y a « du départ » dans l’atmosphère de Saint-Olaf. Vers le 15 juillet, il sera vide. Mes hôtesses partiront pour la mer. Rodney ira sur le yacht d’un ami et, à tour de rôle, les domestiques