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l’île inconnue.

confort ou leur agrément. Leur salle est toujours convenablement, quelquefois joliment meublée, ornée de gravures, des portraits du roi et de la reine, décorée de fleurs.

Le nombre et les menus de leurs repas feraient ouvrir de grands yeux à une maîtresse de maison française.

Le matin, les femmes de chambre portent une robe de coton bleu ou rose, un tablier blanc à bavette, une « cap » unie ; l’après-midi, une robe de laine noire, un tablier garni, une « cap » plus élégante. Pas de ces costumes sombres oîi la saleté ne se voit pas, ce <|ui est encore, en France, notre manière de comprendre la propreté. La femme de chambre, « lady’s maid », est seule exemptée de la « cap ».

Aux domestiques supérieurs tels que cocher, maître d’hôtel, chef, cuisinière, femme de chambre (parlour maid), on donne leur nom de famille, c’est une distinction. Aux domestiques inférieurs : fille de chambre, valet de pied, groom, le nom de baptême.

Dans une maison anglaise, chacun sait ce qu’il a à faire, l’un n’empiète pas sur les fonctions de l’autre. Les domestiques sont à cheval sur l’étiquette ( t la hiérarchie. La cuisinière d’une dame de ma connaissance lui a rendu son tablier parce qu’elle avait d’abord adressé la parole à la fille de cuisine.

A l’office, on connaît aussi bien qu’au salon la règle des préséances. Dans les intérieurs modestes comme à Saint-Olaf, la cuisinière est à la tête de la table, la femme de chambre au bout. Dans les grandes maisons, ces deux places d’honneur sont occupées par la femme de charge et le maître d’hôtel ;