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SAINT-OLAF.

Cosy Farm me ravit. Pas de fausse rusticité pas de pelouses tondues, de plantes exotiques ; des prairies, des arbres fruitiers, un immense jardin potager... Dans ce décor, un bâtiment long et bas avec un vieux toit aux mansardes fleuries, un porche enguirlandé de roses et de clématites, des murs recouverts de lierre que les fenêtres trouaient de place en place et tout autour une bordure de fleurs simples aux couleurs vives. Et quel intérieur délicieux ! Sur le derrière, au rez-de-chaussée se trouvent la cuisine, la salle des domestiques, l’office ; sur le devant, une chambre toute boisée avec un plafond à solives et une haute cheminée. C’est là que miss Norcroft règle ses affaires et tient ses comptes. Les meubles sont des plus rustiques. Il y a des vitrines pour les semences, les échantillons de plantes, puis des rayons chargés de livres de botanique et d’agriculture. A droite du hall, elle a une petite salle à manger et faisant suite une charmante pièce arrangée pour le repos, la causerie, l’intimité. Au premier étage, quatre chambres à coucher, une salle de bains, une lingerie. Par les fenêtres ouvertes, l’air embaumé et vivifiant circule. Quelques centaines de francs ont dû suffire à meubler cette demeure et elle est parfaite. Dans l’écurie, j’ai vu un cheval de fatigue et un poney ; dans la remise, une charrette, un dog-cart, une bicyclette. Trois femmes, deux jardiniers, un voiturier, composent tout le domestique. Il n’y pas de laiterie à Cosy Farm, un poulailler, un jardin potager, sont sa seule richesse. Le jardin est très grand, admirablement cultivé. Miss Norcroft y travaille en toute

saison. Elle fait venir des chaussons et des sabots

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