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l’île inconnue.

— Précisément, elle est une chère vieille amie. Est-ce que vous la connaîtriez ?

— Oui.

— Oh !

Cette exclamation fut jetée en même temps par Edith et par son frère,

— Est-ce possible ? me demanda madame Baring.

— Madame Nerwind descend à mon hôtel. Pendant plusieurs années, je l’ai vue arriver en décembre, repasser en avril, nous avons fini par faire connaissance et nous avons beaucoup causé. Je me propose de la voir pendant mon séjour à Londres.

— Oh ! je serai si contente de vous rencontrer chez elle ! dit gentiment la jeune fille, mais n’est-ce pas bien curieux, cette coïncidence ?

— Elle prouve, une fois de plus, que le groupement des individus n’est pas le fait du hasard. La Providence se mêle de nos affaires davantage que nous ne le croyons.

Cette réflexion m’était échappée. En rencontrant les yeux de madame Baring, j’eus conscience de l’avoir choquée et, un peu honteuse, je me pris à rompre les chiens, en demandant à Rodney pour quand était la promenade en bateau qu’il nous avait promise.

— Pour lundi, me répondit-il. Demain, nous laisserons la Tamise à la foule des samedistes. Je travaillerai tout l’après-midi à certaine affaire importante que nous avons sur les bras, afin de pouvoir prendre un jour entier de congé. J’ai prévenu Sir Richard, il s’est contenté de croaner.