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l’île inconnue.

nuancé, plus fin, plus chaud. Ils doivent se compléter pour produire j’imagine l’harmonie voulue.

Saint-Olaf.

Edith prétend que pour apprécier Wimbledon, il faut aller à Londres. J’en ai déjà fait l’expérience plusieurs fois. Ces petits voyages m’amusent extrêmement. Nous descendons la colline à pied et nous prenons un des nombreux trains qui desservent la banlieue, le chemin de fer souterrain de préférence. Il file d’abord dans un joli décor de campagne suburbaine, puis arrivé aux premières agglomérations humaines, il rase des pâtés de petites maisons grises, très laides, avec des courettes où sèchent toujours quelques bardes. Plus loin, il surplombe des rues interminables bordées de maisons plus confortables en briques rouges, collées les unes aux autres et toutes du même modèle. Il traverse ensuite la Tamise à marée haute ou à marée basse et ne tarde pas à rejoindre les faubourgs. Pendant quelques minutes, il pénètre dans le formidable entassement de la métropole, juste assez pour vous donner une saisissante impression, et il s’engouffre sous terre. L’atmosphère se raréfie, les vitres s’embuent. Aux arrêts très fréquents, oîi il arrive à toute vapeur, on monte, on descend pour changer de plateforme, tout cela sans bruit, sans confusion. Les portières claquent et l’on repart. L’air devient plus lourd, le noir augmente, c’est Londres ! Sloane street, Victoria, Charing Cross. Nous descendons généralement à l’une ou l’autre de ces deux grandes stations.