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SAINT OLAF. 1011

le cerveau du nourrisson, s’imprimeront sur ses cellules vierges et y jetteront des germes indestructibles. De plus, ces paysannes ne possèdent aucun raffinement, aucune notion de décence, de propreté physique. Elles ignorent les lois les plus élémentaires de l’hygiène, la valeur du temps, et jusqu’au nom de discipline. Elles ne savent pas respecter l’enfance. Aux Champs-Elysées, aux Tuileries, partout, elles donnent avec leurs bébés un spectacle répugnant qui étonne et choque tous les étrangers. Si j’osais répéter certaine histoire que le hasard m’a apprise, il y aurait de quoi faire réfléchir les mamans sur ce sujet ; je pourrais la raconter, mais l’écrire... non.

Ces éleveuses paysannes bercent les petits avec les chansons plus ou moins grossières de leur village, avec des refrains de cabaret ; celles qui ont servi à Paris ajoutent à ce répertoire des chansons de caféconcert : « Ma gigolette », « Viens, poupoule », etc. J’ai entendu l’une d’elles endormir une fillette avec cette jolie rime :

Nounou câline Ta taille fine

Entrerait dans le ceinturon

Du sergent Paturon !

ou bien encore :

Pour vingt-cinq francs cinquante, Pour vingt-cinq francs. On a un pardessus Avec du poil dessus.

Les bonnes qui succèdent aux nourrices né sont