Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/115

Cette page n’a pas encore été corrigée

SAIT-OLAF. 99

de joie, des gigotements de plaisir saluèrent notre entrée. Madame Arnold s’excusa d’interrompre le repas. Elle caressa les petites tètes, me montra non sans quelque orgueil la belle chair ferme des bras nus. La porte de la chambre de la nurse se trouvait ouverte, j’y jetai un coup d’œii indiscret ; elle était d’une netteté parfaite, ornée de photographies et de fleurs.

— C’est tout ce que je peux donner à ces petits mendiants, me dit la jeune femme gaiement.

— C’est beaucoup, répondis-je, me retournant pour embrasser d’un dernier regard ce nid humain si bien tenu, embelli et poétisé par la mère.

— Je voudrais voir une nursery française, ajouta madame Arnold. Je suis sûre qu’elles sont bien élégantes !


Edith eut un sourire malicieux, je me sentis rougir.

— Des nurseries ! nous n’en avons pas, confessai-je.

— Pas de nurseries î comment pouvez-vous bien élever les enfants ?

— Nous les élevons mal, voilà tout. Oh î sous ce rapport, nous avons beaucoup à apprendre de vous.

— Nous devrions alors former une société d’enseignement mutuel, car vous pourriez aussi nous donner des leçons qui nous seraient bien utiles ! répondit la jeune femme pour ne pas être en reste d’humilité.

Hélas oui, nous les élevons mal nos enfants ! Si les Anglais doivent les qualités qui font leur force à leur éducation première, nous devons à la nôtre les défauts qui font notre faiblesse. Nous sommes la