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simples de couleurs brillantes, poussaient pêle-mêle. Il y avait des arbustes âgés, deux pommiers caducs. La pelouse, avec son herbe de huit jours, était constellée d’heureuses petites marguerites qui avaient l’air d’être bien ensemble. Dans ce cadre, notre hôtesse en robe courte, en blouse de percale et en canotier, faisait l’effet d’un anachronisme vivant.

— Vous devriez mettre ici le bonnet puritain, lui dis-je pour la taquiner.

Elle se leva, courut vers la maison et revint bientôt avec la coiffe de toile au bord retourné que je demandais.

Je battis des mains.

— Mon chapeau de soleil ! dit-elle gaiement. Vous voyez, j’ai eu la même idée que vous.

Avec sa belle chevelure blonde, ses yeux rieurs, ses traits fins, sa blancheur rosée, elle était délicieusement anglaise.

Miss Baring lui demanda de me montrer la maison.

— La maison baroque ?

— Et puis la nursery et les bébés.

— Tous mes trésors ?

— Oui, oui.

— Eh bien, venez.

Et la jeune femme, toujours coiffée du bonnet puritain, nous précéda.

— Nous n’avons pas essayé de faire du style, me dit-elle, mais de la propreté et de la gaieté.

Rien de plus curieux que cette habitation bourgeoise du xviiie siècle : des pièces basses, irrégulières, un escalier très étroit, des marches à monter, à descendre, de hautes cheminées avec des moulures