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96 l’île lnconnue.

fortune. Son revenu ne dépasse pas trois cent cinquante livres, tiuit mille francs, je crois. Elle a deux enfants, une bonne à tout faire et une nurse... Pauvre Lily ! Elle doit compter pour nouer les deux bouts ! Et cependant elle a une nursery adorable, je veux que vous la voyiez. Sa demeure aussi vous intéressera. C’est une des plus vieilles maisons de Wimbledon.

Sur ces paroles, Edith me fît obliquer à gauche. Au moment où nous nous arrêtions devant la grille d’un cottage bas, précédé d’un jardinet et un peu en retrait sur la route, une bicycliste, avec sa raquette et ses chaussures de tennis attachés sur le devant de sa machine, arrivait vers nous à grands tours de roue.

— Voici justement Lily, me dit miss Baring.

— Quelle chance de n’avoir pas manqué votre visite ! s’écria la jeune femme en nous trouvant à sa porte.

Edith présenta aussitôt son amie française. Madame Arnold me donna une cordiale poignée de main et m’invita à entrer. Le temps était beau et chaud. Nous allâmes tout droit au jardin et on y apporta le thé. Je promenai les yeux autour de moi. Quel adorable coin ! Il me donna l’impression immédiate d’une autre époque. La maison, d’un seul étage, formait avec son aile de retour un angle droit ; son toit mansardé, gondolé, affaissé en certains endroits, ses petites fenêtres, son vieux lierre,» accusaient plus de deux cents ans. Mais la glycine et les roses qui tapissaient une partie de sa façade y mettaient comme un reflet de jeunesse. Le jardin n’a"ait point été gâté par le sécateur d’un professionnel, des fleurs