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92 l’île inconnue.

distingue un effort visible pour procurer à l’enfant autant d’air, d’eau et de lumière que possible, pour l’impressionner agréablement et utilement au moyen de gravures, d’images, de livres, de fleurs.

Les éleveuses, c’est à dessein que j’emploie ce mot, sont pour la plupart des filles de fermiers, d’ouvriers aisés, d’employés subalternes. Leur salaire est de trente à quarante livres par an, de sept cent cinquante à mille francs. Elles ont reçu une instruction primaire qui les met à même d’apprendre à lire et à écrire aux petits, de leur enseigner les histoires de la Bible, les délicieuses chansons de la nursery, « nursery rimes » et une foule de connaissances* utiles. Aux écoles du dimanche qui, en général, sont faites par des dames, elles ont acquis un certain raffinement, la notion de ce qu’est un gentleman et une lady. En outre, elles ont soigné de nombreux frères et sœurs, achevé leur apprentissage en étant filles de nursery dans quelques riches familles où elles ont appris la discipline et les lois de l’hygiène. Quelques-unes même sortent d’institutions où l’on enseigne l’enfant, où l’on prépare les éducatrices. Une bonne mère anglaise, non seulement, surveille de près l’éducation première de ses enfants, mais elle ne laisse pas à d’autres le soin de diriger leurs cœurs vers le bien. La nurse n’est tenue, é"n réalité, qu’à les soigner, à former leurs manières et cela, elle le fait, dès qu’ils ont la connaissance. Elle doit encore les discipliner, les plier à la pratique de toutes les petites vertus. Avec une puissance de suggestion que j’ai souvent admirée, elle leur inculque le respect de la parole donnée, l’horreur du mensonge surtout.