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SAINT-OLAF. 89

lies-Bergère ou à l’Olympia, fîs-je en souriant.

— J’ai été au Concours Hippique, à l’Opéra-Comique.

— Et il n’y en avait pas là ?

— Non. Je n’ai peut-être pas su les distinguer des femmes mariées ! Quand j’ai passé quelque temps sur le continent, la vue de nos Anglaises en plein air, en liberté, vêtues simplement, me cause un vrai plaisir. Je plains les Français qui ne peuvent fréquenter que des mondaines ou des demi-mondaines, les femmes des autres enfin. Ils ne connaissent pas la camaraderie féminine, une des choses les plus saines, les plus agréables qu’il y ait.

— Assurément, je l’ai regretté maintes fois pour eux. La jeune fille purifierait notre vie. J’appelle de tous mes désirs le moment où elle entrera en scène. C’est une si grosse et si lente affaire que l’évolution des mœurs... Dites-moi, comment trouvez-vous les Parisiennes ? demandai-je curieusement.

— Très gracieuses, très agréables à voir, mais... elles manquent de jeunesse... Oh ! je ne veux pas dire qu’elles soient fanées ou ridées, elles y veillent... seulement elles en savent trop long, elles sont trop artificielles. Cela les rend terriblement inconlortables .

— Inconfortables ! répétai-je amusée par cet adjectif appliqué aux personnes.

— Oui, comment un pauvre Britisher pourrait-il deviner ce qu’il y a derrière leurs regards et sous leurs mines ?

— C’est justement cet inconnu qui les rend intéressantes.

— Pour des Français peut-être. Nous sommes