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SAINT-OLAF. 87

— Oui, moi-même, j'en ai besoin souvent. J'en vais chercher à la librairie Galignani où je suis abonnée. Ces simples histoires d'amour me reposent des romans philosophiques et psychologiques. Elles m'émeuvent parfois jusqu'aux larmes. C'est comme un vrai bain de jeunesse que je prends.

— Nous ne manquons pas tout à fait de grands romanciers, dit M. Baring, en faisant tomber lentement du petit doigt la cendre de son cigare.

— Assurément non. Vous en avez même de très forts. Je suis toujours cependant à la recherche d'un nouveau Dickens, — Pickwick et Don Quichotte sont les livres que j'ai relus le plus souvent.

— Parmi les contemporains, quels sont les auteurs que vous préférez ?

— Meredith, Merriman, Stevenson, Jérôme K. Jérôme, Conan Doyle.

— Bien ! exclama mon hôte d'un air triomphant... Nos goûts se rencontrent là.

— Parmi les femmes, j'admire beaucoup madame Humphrey Ward. Il y a dans son œuvre quelque chose de maternel. Elle met toujours mie idée sur son canevas, une idée généreuse autour de laquelle elle brode et on sent que tous ses efforts tendent à lui faire produire du bien. J'aime encore Marie Corelli et Ouida pour leurs audaces et leurs fémininité. Mais, voyez-vous, ajoutai-je, vous ne serez jamais grands que dans la poésie. Vous avez allumé Ce flambeau-là à la poésie païenne et à la poésie sacrée. Voilà pourquoi il a chez vous une flamme si haute.

— Je suis content de vous entendre dire cela.