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un véhicule de germes infectieux ?… Et maintenant, elle viendrait proclamer que l’amour est un fluide !… Pourquoi pas un microbe, pendant qu’elle y est ?

— Parce que c’est un fluide… un fluide perceptible, enregistrable peut-être, un de ces jours, qui va touchant ici une cellule inactive, là une fibre insoupçonnée, une corde muette, pour produire chez l’individu les effets nécessaires.

— Et le libre arbitre, qu’en faites-vous ?

— Le libre arbitre ! Ils n’ont jamais passé dans nos laboratoires, ceux qui ont l’orgueil d’y croire. Nous sommes les créatures de Dieu entièrement, ses collaborateurs dociles. Nous ne sommes ici-bas que pour travailler à son œuvre, à l’œuvre universelle.

— L’amour, un fluide ! — redit encore Hélène, mal revenue de sa surprise. — En tout cas, j’espère que ce n’est pas vous qui démontrerez cela ! Je ne me soucierais pas d’être la femme de l’homme qui attachera son nom à cette abominable découverte.

— Pourquoi abominable ? Nous commençons à connaître le rôle des infiniment petits. Grâce à l’électricité, nous allons pouvoir étudier ces fluides qui sont nos fils conducteurs et parmi lesquels se trouve l’amour. La vérité est plus belle que la fable. Il y aura pour les dramaturges et les romanciers des effets puissants à en tirer ; c’est la science qui leur ouvrira une source nouvelle, inépuisable, d’émotions et de sentiments… Qu’est-ce qu’ils ont fait pour l’humanité, vos philosophes et vos poètes ? Ils l’ont leurrée d’utopies, bercée de fausses espérances ; ils ont mis un biberon vide à ses lèvres. Et c’était nécessaire, puisque cela a