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NOTES.


(1) E : Le mot jin (vulgo humanité) veut dire ici « aimer d’une affection partiale et particulière. »


(2) Sou-tsea-yeou : Le ciel et la terre n’ont point d’affection particulière. Ils laissent tous les êtres suivre leur impulsion naturelle. C’est pourquoi toutes les créatures naissent et meurent d’elles-mêmes. Si elles meurent, ce n’est point par l’effet de leur tyrannie ; si elles naissent, ce n’est point par l’effet de leur affection particulière. De même, lorsqu’on a fait un chien avec de la paille liée, on le place devant l’autel où l’on offre le sacrifice, afin d’éloigner les malheurs (sic Yen-kiun-ping) ; on le couvre des plus riches ornements. Est-ce par affection ? C’est l’effet d’une circonstance fortuite. Lorsqu’on le jette dehors, après le sacrifice, les passants le foulent aux pieds. Est-ce par un sentiment de haine ? C’est aussi l’effet d’une circonstance fortuite.


(3) E : Telle est la vertu du ciel et de la terre : ils sont grandement justes pour tous, et n’ont aucune affection particulière. Ils laissent les créatures se produire et se transformer elles-mêmes. Le saint homme agit de même à l’égard du peuple. Ce passage veut dire que celui qui est grandement bienveillant et affectionné pour tous, n’est bienveillant ni affectionné pour personne en particulier.


(4) E : Entre le ciel et la terre, il y a un être éminemment divin. Ce passage a reçu deux interprétations. Un seul commentateur (E) rapporte au Tao les mots hiu-eul-pou-khio, tong-eul-iu-tch’ou 虚而不屈,勭而愈出 ; dans ce cas on est obligé de le traduire ainsi : « (Cet être, c’est-à-dire le Tao) est vide et ne s’épuise pas ; plus il se met en mouvement, et plus il se produit au dehors. »

Tous les autres commentateurs rapportent ces huit mots au souf-