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CHAPITRE IV.



道沖而用之或不盈。淵兮似萬物之宗。挫其銳,解其紛,和其光,同其塵。湛兮似或存。吾不知誰之子,象帝之先。


Le Tao est vide (1) ; si l'on en fait usage, il paraît inépuisable.

Ô qu’il est profond ! Il semble le patriarche (2) de tous les êtres.

Il émousse (3) sa subtilité, il se dégage de tous liens, il tempère sa splendeur, il s’assimile à la poussière.

Ô qu’il est pur ! Il semble subsister éternellement (4).

J’ignore de qui il est fils ; il semble avoir précédé le maître du ciel.


NOTES


(1) Ce chapitre présente de grandes difficultés ; j’ai suivi ici les interprètes D, F, qui expliquent les mots pou-ing 不盈 par « il est inépuisable. » Le même sens se retrouve dans Li-si-tchaï (éd. i