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NOTICE HISTORIQUE
SUR LAO-TSEU.




Lao-tseu naquit la troisième année de l’empereur Ting-wang[1], de la dynastie des Tcheou. Il était originaire du hameau de Khio-jin, qui faisait partie du bourg de Laï, dépendant du district de Khou[2], dans le royaume de Thsou. Son nom de famille était Li, son petit nom Eul, son titre honorifique Pé-yang, et son nom posthume Tan. Il occupa la charge de gardien des archives à la cour des Tcheou.

Confucius se rendit dans le pays de Tcheou pour interroger Lao-tseu sur les rites.

Lao-tseu lui dit : « Les hommes dont vous parlez ne sont plus ; leurs corps et leurs os sont consumés depuis bien longtemps. Il ne reste d’eux que leurs maximes.

« Lorsque le sage se trouve dans des circonstances favorables, il monte sur un char[3] ; quand les temps lui sont contraires, il erre à l’aventure[4]. J’ai entendu dire qu’un habile marchand cache avec

  1. Cette année répond à l’an 604 avant J. C. (Cf. Mart. Martin. Hist. Sinica, pag. 133, et Duhalde, tom. I, pag. 248.) Cette date, que nous insérons ici, est conforme à la tradition historique la mieux établie, mais elle ne se trouve point dans la notice du Sse-ma-thsien dont nous donnons la traduction.
  2. Khou-hien, appelé Khou-yang sous les Tsin, était dans le voisinage de la ville actuelle de Lou-i, ville du troisième ordre, dépendant du département de Koueï-te-fou, dans la province du Ho-nan (latit. 34°, longit. 0° 54’ à l’O. de Péking). Rémusat, Mémoire, pag. 4.
    Dans le district de Khou-yang, on voit la maison de Lao-tseu et un temple qui lui est consacré. On lui offre des sacrifices dans le lieu même où il est né. Sse-ki, édit. impériale, liv. LXIII.
  3. C’est-à-dire : « il est élevé aux honneurs et devient ministre. » (Voyez ibid.le commentaire du Sse-ki, intitulé Sou-in.)
  4. Le commentaire explique l’expression p’ong louï (Basile, 9127-7796) par : rouler