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Lorsqu’on connaît ces deux choses (5), on est le modèle (de l’empire).

Savoir être (6) le modèle (de l’empire), c’est être doué d’une vertu céleste (7).

Cette vertu céleste est profonde, immense (8), opposée aux créatures (9).

Par elle on parvient à procurer une paix générale (10).


NOTES.


(1) Dans ce chapitre, les mots lumières, prudence, se prennent en mauvaise part, et les mots simplicité, ignorance, en bonne part. E : La prudence et la perspicacité sont la source de l’hypocrisie et de la froideur (des sentiments). Dans l’antiquité, ceux qui excellaient à pratiquer le Tao ne l’employaient pas (sic Sou-tseu-yeou) à éclairer le peuple, à développer sa prudence et sa perspicacité. Ils l’employaient au contraire à le rendre simple et borné, afin (A) qu’il ne se livrât point à la ruse et à la fraude.


(2) E : Lorsque le peuple n’a pas encore perdu son naturel simple et candide, il est aisé de l’instruire et de le convertir ; lorsque la sincérité de ses sentiments n’est pas encore altérée, il est aisé de le faire obéir aux défenses et aux lois. Mais dès qu’il a acquis beaucoup de prudence, sa pureté et sa simplicité s’évanouissent tandis que la ruse et l’hypocrisie croissent en lui de jour en jour. Si l’on veut lui enseigner le Tao et lui faire adopter une conduite droite et régulière, on éprouvera d’immenses difficultés. C’est uniquement pour cela que les sages de l’antiquité s’étudiaient à rendre le peuple simple et ignorant, au lieu de lui donner des lumières.


(3) E : Si le prince emploie la prudence pour gouverner le royaume, le peuple sera influencé par son exemple ; il cherchera à