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pléter et d’améliorer dans toutes ses parties mon commentaire perpétuel. Enfin, en 1840, un dernier et précieux secours me fut offert par la belle édition de Te-thsing, dont les explications claires et faciles vinrent dissiper la plupart des doutes qui me restaient. Mon travail éprouva alors un remaniement si scrupuleux et si complet, que je pourrais l’appeler une troisième transformation ; et c’est dans cet état que j’ose le présenter au public, après l’avoir revu et corrigé sans interruption depuis cette époque jusqu’en septembre 1841.

Je me suis efforcé de donner une traduction aussi littérale que le permet la langue française, lorsqu’on veut être à la fois clair et fidèle, et d’offrir par là aux personnes qui étudient le chinois les moyens d’analyser le texte, et de l’entendre de la même manière que moi, après avoir jeté les yeux sur les commentaires perpétuels qui l’accompagnent. Ceux qui sont étrangers à la langue chinoise peuvent être assurés que je n’ai jamais adopté le sens d’une seule phrase, ni même d’un seul mot, sans y être autorisé par un ou plusieurs commentaires. J’ai donné, en premier lieu, l’interprétation que je préfère, et, lorsqu’un passage difficile a reçu plusieurs explications bien distinctes, je les ai rapportées séparément, afin que les lecteurs pussent choisir celle qui leur paraîtrait la meilleure, et corriger ainsi, s’il y a lieu, mes notes et ma traduction.

Personne ne sentira mieux que moi tout ce que laisse encore à désirer ce travail, pour l’exécution duquel j’ai lutté, pendant plus de six ans, contre des difficultés sans nombre et souvent désespérées. Je ne me dissimule point que, dans l’état actuel de nos connaissances, dans l’impuissance où nous sommes de pouvoir consulter, comme on le ferait à Péking, quelque docteur Tao-sse sur les obscurités de Lao-tseu, la perfection, en ce genre, est presque impossible. J’aime à espérer que les juges