maître paisible de l’empire ? Je le sais en voyant que les prohibitions, les instruments de lucre, les arts, les lois, qui tous se rattachent à une activité blâmable, sont impuissants pour procurer le gouvernement paisible de l’empire.
(4) Suivant A, les mots thien-hia 天下 (vulgo « empire » ) désignent ici « le prince, » jin-tchou 人主. On pourrait conserver la signification usuelle de cette expression, et, à cause du mot to 多 (vulgo « beaucoup »), qui devient, par position, le verbe actif multiplier, la rendre au locatif par « dans l’empire. » Plus bas, 36, 45, le mot to 多 veut dire « avoir beaucoup de ; » mais le dernier to 多 (57e mot du texte) reprend le sens ordinaire de « beaucoup, en grande abondance. »
(5) A : L’expression ki-weï 急諱 veut dire « défenses, prohibitions. » Liu-kie-fou : Quand les défenses et les prohibitions sont très-relâchées, les hommes de l’empire jouissent d’une entière liberté d’agir ou de parler. ( H explique ki 急 par « défense d’agir, » et weï 諱 par « défense de parler de certaines choses »). Mais quand les défenses sont très-multipliées et très-sévères, beaucoup d’hommes violent les lois, bravent les prohibitions et perdent leur emploi ; c’est pourquoi le peuple ne fait que s’appauvrir de plus en plus.
(6) E : Lorsque le peuple s’applique sincèrement à ses devoirs sans courir après des choses futiles, quand il aurait beaucoup d’instruments de lucre, il n’en ferait pas usage.
Ibid. L’expression to-li-khi 多利器, « lorsqu’il y a beaucoup d’instruments de lucre, » veut dire lorsqu’il « court avec ardeur après le lucre. »
Sou-tseu-yeou explique les mots li-ki 利器, par khiouen-meou 權謀, « trames, stratagèmes. » Lao-tseu veut que le prince rende le peuple ignorant et exempt de désirs, afin de le ramener à sa sim-