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E : La nature simple (po ) du Tao n’a pas de nom. Après quelle eut commencé (chi ) à être divisée (sic E infra), alors le Tao a eu un nom.

Ibid. Le mot tchi (vulgo faire) veut dire ici que sa nature simple (po ) a été (pour ainsi dire) taillée, divisée, fractionnée pour former les êtres.

Le Tao, dit Sie-hoeï (chap. i), est de sa nature vide et immatériel. A l’époque où les êtres n’avaient pas encore commencé à exister, on ne pouvait lui donner un nom. Mais lorsque son influence divine eut opéré des transformations, et que l’être fut sorti (ou que les êtres furent sortis) du non-être, alors il a reçu son nom des êtres. En effet, dès que le ciel et la terre eurent reçu l’existence, alors tous les êtres naquirent du Tao ; c’est pourquoi il est regardé comme la mère de tous les êtres.

Le sens de « il faut, » donné à tsiang , se trouve aussi dans Meng-tseu, liv. I, pag. 91, lig. 7.


(6) Le Tao n’a eu un nom qu’après qu’il se fut manifesté dans le monde par la naissance des êtres. Ainsi cette phrase : « Ce nom étant une fois établi, » semble renfermer implicitement celle-ci : « Les êtres étant une fois créés. » Alors il faut savoir s’arrêter, c’est-à-dire suivant C et Pi-ching, il ne faut pas se laisser entraîner et séduire par les choses sensibles, il faut rester dans une quiétude parfaite et se suffire à soi-même ; alors on ne sera exposé à aucun danger.


(7) Voyez la dernière phrase de la note 6.


(8) B : Le Tao est répandu dans l’univers ; il n’y a pas une créature qui ne le possède, pas un lieu où il ne se trouve.

La phrase : « De même que l’eau des rivières retourne nécessairement vers la mer, » signifie que, dans l’univers, toutes choses retournent nécessairement au Tao.

Sou-tseu-yeou : Les rivières et les mers sont le lieu où se réunissent