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cœur vide pour qu’il contienne et embrasse les êtres. Mais celui qui sait être constant a un cœur immensément vide (littér. « comme le grand vide » ). Il n’y a pas un seul être qu’il ne puisse contenir et endurer. Mais celui qui ne peut les contenir et les endurer a des voies étroites (littér. « son Tao est étroit » ). Il peut accorder de petits bienfaits, et ne peut montrer une grande équité. Celui qui peut contenir et endurer les êtres est immensément juste et équitable, et il est exempt des affections particulières qu’inspire la partialité. Être juste, équitable et impartial, c’est posséder la voie du roi, ou l’art de régner en roi. C’est pourquoi Lao-tseu dit : Kong-naï-wang 公乃王 (Justus-est, et tunc rex-evadit).


(9) E : La voie du ciel est extrêmement juste. Le roi étant extrêmement juste, sa voie peut s’associer au ciel ou à la voie du ciel.


(10) E : Le Tao nourrit également tous les êtres ; le ciel seul peut l’imiter. La voie du roi peut s’associer au ciel, et alors il peut imiter le Tao.


(11) E : Celui qui possède le Tao étend ses mérites (ses bienfaits) sur tous les êtres, sur toutes les créatures. Ses esprits sont brillants, vides, tranquilles et immobiles.


(12) C’est le sens de B, qui explique les mots mo-chin 没身 par tchong-chin 終身, « usque ad vitæ finem. »