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CHAPITRE IV

VOLTAIRE COURTISAN (1744-1753)
VERSAILLES-BERLIN
[1]

Mme du Châtelet, avec abnégation, s’employait à rouvrir la cour à son ami. L’année 1743 avait débarrassé Voltaire d’un ennemi qu’aucune comédie de réconciliation ne ramenait, le vieux cardinal de Fleury : mais il avait encore contre lui l’évêque Boyer et M. de Maurepas. Des familiers du roi, le duc de Richelieu, le duc de La Vallière, travaillèrent pour lui. Il eut les maîtresses du roi, Mme de Châteauroux, et, après elle, la toute jolie Mme d’Etioles, bientôt marquise de Pompadour, qu’il avait connue enfant, et dont il fut le courtisan, peut-être le confident de la première heure. Le voici donc à Versailles, promené par les jardins « dans une des calèches à bras du Roi traînée par des Suisses[2] »,

  1. Desnoiresterres, Voltaire à la cour ; Voltaire et Frédéric. — Mémoires de Voltaire. — Collini, Mon séjour auprès de Voltaire, 1807. — Lettres de M. de Marville, t. II. — Zeitschrift für franz. Sprache und Liit., t. XXVII (Haupt) et t. XXVIII (Mangold). — Mangold, Voltaires Rechtstreif…, Berlin, 1905.
  2. Journal du commissaire de police Narbonne, p. 610,