Page:Lanson - Voltaire, éd5.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE II

VOLTAIRE EN ANGLETERRE
LES « LETTRES PHILOSOPHIQUES
[1] »

Libéré de la Bastille le 2 mai 1726, Voltaire était à Calais le 5. Il débarqua à Greenwich « dans le milieu du printemps[2] », et le soir même couchait à Londres, chez lord Bolingbroke. Quelques semaines après, il revenait secrètement en France, ne réussissait pas à joindre le chevalier de Rohan, et rentrait à Londres à la fin de juillet. Découragé, gêné par la banqueroute du juif Médina, malade, il fut aidé, dit-il, par un « gentilhomme anglais » (c’était le roi[3]), et par le marchand Falkener, qui lui donna l’hospitalité à Wandsworth. Il songeait à se fixer en ce pays « où les arts sont honorés et récompensés, où il y a

  1. Desnoiresterres, la Jeunesse de Voltaire ; Voltaire à Cirey. — Churton Collins, Bolingbroke, Voltaire in England. — Ballantyne, Voltaire’s visit to England. — Revue d’Histoire littéraire, 1906 (L. Foulet). — Revue de Paris, 1904 (G. Lanson). — Jusserand, English Essays from a French pen.
  2. T. XXII, p. 18.
  3. Bengesco, IV, 25 ; et Hettier, art, cité.