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CHAPITRE X

LA FORMATION
DE LA LÉGENDE VOLTAIRIENNE.
LES DERNIÈRES ANNÉES ET LA MORT[1]

La caractéristique de l’action de Voltaire, c’est de n’être pas seulement littéraire. Par là, il diffère de Montesquieu, de Diderot, de Rousseau qui se contentent d’éclairer ou d’enflammer les esprits par leurs ouvrages. Voltaire, maintenant qu’il est tranquille, ou à peu près, pour lui-même dans son canton de Gex, s’occupe des autres, non des hommes en général, mais de tous les cas individuels où il peut voir un effet ou un indice des abus sociaux.

C’est d’abord en 1759 l’affaire petite et peu bruyante des six frères de Crassy, dont il arrache l’héritage aux jésuites d’Ornex.

  1. Desnoiresterres, t. VIII. — Eug. Asse, Lettres de Mmes de Graffigny…), Suard, etc., 1883. — Voltaire, Recueil des particularités curieuses de sa vie et de sa mort (par Harel), 1782. — (Longchamp et) Wagnière, Mémoires sur Voltaire et ses ouvrages. — Ath. Coquerel, Jean Calas et sa famille, 1858 (2e éd., 1869). — C. Rabaud, Sirven, étude historique sur l’avènement de la tolérance.