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LA PHILOSOPHIE DE FERNEY.

méprise, il offre la sécurité, la condition d’étrangers domiciliés, et l’invitation de se décrasser, de se cultiver.

À la grande politique de gloire et de conquête, Voltaire préfère l’administration économe et pacifique. Il ne veut pas de grands ministres, mais de bons administrateurs. Que le gouvernement se propose par-dessus tout de favoriser le peuplement et le travail ; et malheureusement, la plupart des règlements gênent le travail et causent la dépopulation. Le régime financier est détestable.

L’impôt doit être proportionnel, sans restriction ni privilège. Le système exclusif des physiocrates est aussi absurde que l’exemption du clergé ou de la noblesse.

L’impôt doit porter sur les riches : il est odieux de prendre au travailleur une partie du pain qu’il gagne.

Le système des fermes est mauvais. La régie directe serait moins onéreuse au trésor, moins vexatoire et ruineuse pour le peuple.

Altérations des monnaies, suppressions de rentes, créations d’offices, loteries, gabelle, douanes intérieures : autant de moyens abusifs ou détestables de prendre l’argent des sujets. La liberté du commerce des blés, du moins à l’intérieur, est nécessaire.

Il faut prendre l’impôt là où est l’argent ; il faut augmenter la recette en diminuant l’impôt. Il faut faire rentrer l’impôt avec le moins de frais possible. Il faut organiser l’impôt de façon qu’il excite, au lieu de la paralyser, l’activité économique de la nation.

Abolition aussi des droits féodaux, des corvées, des dîmes.

Pour l’agriculture, le commerce, l’industrie, tout