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VOLTAIRE.

viendra dans leur répartition pour assurer à tous les prêtres un salaire suffisant. Dans ce sens Voltaire marche jusqu’à l’idée d’un clergé rétribué par l’État, de sorte que l’État pourrait limiter le nombre des prêtres et disposer de l’excédant des revenus ecclésiastiques.

Institution du mariage civil. Contrôle de l’État sur tous les rituels, sur les catéchismes, sur les livres de dévotion et d’enseignement, et sur la prédication : le pouvoir civil n’intervient pas dans le dogme, mais il doit veiller à ce que l’ordre public, les lois, la morale soient respectés. Les curés gardent l’enseignement de la religion et de la morale, et l’exercice de la charité.

Suppression de la sépulture dans les églises. Réduction du nombre des fêtes chômées.

Surveillance des communautés religieuses. Recul des vœux monastiques à l’âge de vingt-cinq ans. Diminution progressive pour arriver à la suppression totale des congrégations et couvents. Affectation de leurs biens aux œuvres d’assistance.

Il veut la liberté de conscience, mais non l’égalité des cultes. Des libres penseurs, des athées. Voltaire ne dit rien : leurs croyances sont des états individuels dont l’État ne s’occupe pas. Mais les autres églises que la catholique ne seront pas officiellement reconnues : tolérance et test, c’est le régime anglais qu’il désire pour la France. Il réclame pour les protestants la liberté du culte privé, la validité de leurs mariages, le droit pour les enfants d’hériter de leurs pères, la franchise des personnes, le droit d’exercer le commerce et tous les métiers. Aux juifs, qu’il