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CHAPITRE IX

LA PHILOSOPHIE DE FERNEY

On a souvent répété que l’œuvre de Voltaire était toute négative : c’est une vue très superficielle et très inexacte. Il a sans doute beaucoup critiqué, démoli : c’est visible ; mais il a excité dans les esprits des sentiments, formé des convictions dont la valeur était toute positive. Il a voulu donner aux hommes des idées réalisables en bien-être.

Tous les abus présentaient leurs titres historiques : une révision était nécessaire. L’erreur et le mal avaient pour base des représentations du développement humain qu’il fallait remplacer. La philosophie voltairienne ne pouvait se passer d’un support historique. L’Essai sur les mœurs le lui avait donné pour les temps modernes : il se compléta et s’étendit par divers écrits qui éclairèrent philosophiquement tout le champ du passé.