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CHAPITRE VIII

L’ART DE VOLTAIRE : CONTES, DIALOGUES
FACÉTIES[1]

Les petits livres portatifs à trente sous que Voltaire jette dans le public pour changer le monde, se présentent sous toute sorte de formes. Laissons les ouvrages en vers et les histoires : dans la masse qui reste, nous distinguons des ouvrages où la fiction artistique disparaît à peu près, dissertations, traités, diatribes, articles de journaux, recueils de pièces, éditions de textes, extraits et commentaires. La critique et la propagande s’y font directement, sans autres voiles que les ironies et les sous-entendus que l’humeur voltairienne et l’absence de liberté de la presse imposent. Les plus importants écrits de cette série prennent la forme commode de Dictionnaires : c’est le Dictionnaire philosophique portatif, conçu dans un souper de Potsdam, et qui paraît en 1764, petit in-8o de 73 articles où le voltairianisme s’est

  1. G. Lanson, l’Art de la prose, 1909, in-18.