Page:Lanson - Voltaire, éd5.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
VOLTAIRE.

les fonctions de vulgarisation, de propagande, de polémique et d’information, sont rassemblées indivises entre ses mains. Ce vif vieillard est toute une presse, toute une bibliothèque populaire.

Enfin, par son innombrable correspondance, qui atteint toutes les conditions et tous les pays — roi de Prusse, impératrice Catherine, princes allemands, gentilshommes russes ou italiens, penseurs anglais, ministres, courtisans, provinciaux, magistrats, comédiens, abbés, gens de lettres, administrateurs, négociants, avocats, femmes du monde, — par ces milliers de lettres dont il n’est pour ainsi dire pas une qui ne contienne un compliment pour l’amour-propre, une drôlerie pour l’amusement et une pensée pour la réflexion, Voltaire intéresse personnellement au succès de sa propagande je ne sais combien d’individus. Il en fait les colporteurs volontaires et insaisissables de ses idées. Il assure, il double par sa correspondance l’effet de ses brochures.