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VOLTAIRE.

Si Thierry avait pu être juste, il aurait remarqué que la plupart des reproches qu’il faisait aux histoires de France ne tombaient pas sur Voltaire : qu’on ne trouvait dans l’Essai ni ces légendes niaises, ni cette fausse couleur uniforme, ni ce « type abstrait de dignité et d’héroïsme », dont il se plaignait tant, et que si l’on n’y recevait pas la sensation, on y prenait au moins l’idée de la différence des époques, des variétés de races et d’institutions.

Après Bossuet, l’histoire était à créer : il ne reste après Voltaire qu’à la perfectionner. C’est ce qui a permis à Hettner d’écrire que « toute la conception moderne de l’histoire sort de l’Essai de Voltaire »