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VI
PRÉFACE

ans à la Sorbonne un cours de bibliographie de la Littérature française moderne. C’est de ce cours qu’est sorti l’ouvrage que je publie aujourd’hui.

On voudra bien n’y pas chercher un travail original de science bibliographique. Je me suis assurément servi de la connaissance directe des livres que plus de trente ans de travail consacré presque entièrement aux quatre siècles modernes de notre littérature, la composition de mon histoire de la Littérature française, les obligations depuis vingt ans de l’enseignement supérieur, ont pu me procurer. J’ai employé ce que j’avais d’informations de première main, sans craindre de grossir certains chapitres plus que d’autres par cet apport.

Mais à ce fonds original j’ai ajouté tous les renseignements utiles que j’ai pu compiler dans les meilleurs répertoires de bibliographie rétrospective ou courante, dans les monographies et travaux spéciaux de toute nature. À ces instruments vraiment scientifiques mon travail élémentaire n’a pas la prétention de suppléer, mais l’intention de conduire.

J’avais d’abord voulu, dans mes conférences de la Sorbonne, donner une bibliographie raisonnée, en indiquant, sur chaque sujet, les résultats acquis, les questions pendantes, et les problèmes à poser. Je me suis vite rendu compte que je ne pouvais remplir ce plan dans les trois années qui constituent la durée du séjour normal d’un étudiant à l’université. J’ai éliminé toute exposition critique et toute discussion, et je me suis réduit à une nomenclature plus aride, mais de plus immédiate nécessité.

Il va de soi que j’offre ici une bibliographie choisie, donc incomplète. Chaque lecteur pourra y trouver du trop ou du manque, et toujours de l’arbitraire. Les deux principes qui ont guidé mon choix ont été : 1o donner ce qui pouvait conduire à ce que j’omettais ; 2o former un ensemble qui répondît à la culture et aux besoins actuels de la moyenne des étudiants en littérature française.

La règle de l’utilité des étudiants a été ma grande règle, et certains défauts (je ne dis pas tous), certains partis pris singuliers de cet ouvrage, s’expliquent par l’expérience que j’ai acquise du public pour lequel j’ai travaillé.

Je n’ai point donné pour chaque ouvrage toutes les indications que la bibliographie scientifique exige. Il m’a suffi de désigner clairement. J’ai retranché tout ce qui eût enflé le volume et en eût augmenté le prix. J’ai souvent abrégé les titres, et je n’en ai parfois donné intégralement de très longs que lorsqu’ils fournissaient des suggestions utiles pour le travail. Je n’ai indiqué que l’année ou le tome pour la plupart des articles de revue que je cite : c’est qu’il