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le naturalisme.

jeune de son talent : il est, cette fois, tout à fait purgé de Scribe ; il semble que, sous certains souffles venus de loin, sa dureté ait fondu. Plus de factice roman, plus de raide logique : la comédie de Francillon ne nous offre que réalité et humanité. La moitié du rôle de la femme, une détraquée honnête, mais surtout les trois rôles d’hommes qui sont de vivantes expressions de la veulerie contemporaine, chacun avec sa physionomie propre, font de la pièce une des excellentes études de mœurs que nous ayons. Et de plus, une sorte de tristesse philosophique imprègne certaines scènes, où la désillusion pessimiste apparaît à la suite de la ruine de la volonté. L’œuvre, sans fracas de morale, sans étalage de pitié, est large et profonde[1].

  1. À consulter, pour tout le chapitre : J. Lemaître, Impressions de théâtre, 7 vol. in-18. J.-J. Weiss, le Théâtre et les Mœurs, in-18. R. Doumie, Portraits d’écrivains, in-18 ; De Scribe à Ibsen, in-18. Parigot, le Théâtre d’hier, in-18.