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observations qui précèdent le démontrent surabondamment.

On trouve d’ailleurs à cet égard une indication bien significative dans ce fait que l’édition de 1817 ne contient pas les dernières lignes qui ont été ajoutées à celles de 1823, dans le but, trop maladroitement dissimulé, de donner discrètement cette utile impression au lecteur.

Il n’est pas besoin de faire remarquer en outre que cette interruption du récit coïncide précisément avec l’époque où, les communications avec le dehors étant autorisées, la lumière put se faire pour la recluse sur les faits que le régime cellulaire lui avait laissé ignorer ou ne lui avait permis de connaître que très incertainement et très imparfaitement : sur le sort de ses parents, sur tous les détails cruellement intéressants qu’une orpheline frappée par tant de deuils devait être avide d’apprendre, de graver dans sa mémoire et de consigner avec exactitude.

À peine, en effet, la chambre au dessous de la sienne fut-elle vide du cercueil de l’enfant qui venait d’y mourir, que les consignes s’abaissèrent, comme les ponts-levis d’un château enchanté, à l’heure fatale où cesse la puissance des maléfices.