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contraire à la logique des sentiments humains, qu’à vouloir y réfléchir, l’esprit s’arrête interdit comme devant une énigme redoutable.

Il n’est cependant pas impossible peut-être d’en pénétrer le premier mot, si l’on se rappelle ce que dit Eckart, quand il exprime la crainte que la publication indiscrète et altérée des Mémoires particuliers ne prive à jamais de Mémoires plus étendus auxquels ils devaient servir de base. Le cadre de ces Mémoires plus étendus — qui n’ont jamais paru en effet — comprenait évidemment ce qu’on est étonné de ne pas trouver dans les éditions livrées à la publicité. Mais alors l’énigme, pour être découverte sur une de ses faces, n’en devient que plus troublante dans ce qu’elle laisse à deviner.

Pour aller jusqu’au fond du mystère et pour chercher le sens caché et la raison secrète de ces incohérences, il faudrait franchir les limites volontairement marquées à la présente étude. Aussi bien, à poursuivre simplement l’exposé des faits qu’elle comporte, on est frappé tout naturellement des lueurs révélatrices qui jaillissent à chaque pas.

Si la Relation de Madame royale s’arrête si brusquement à la date du 9 juin 1795,