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Des commentaires et des soupçons auxquels donnèrent lieu les décès subits et successifs de Desault, de Chopart, de Doublet, on dirait qu’elle n’a jamais rien su. — « Dessault[sic] mourut, on lui donna pour successeurs Dumangin et le docteur Pelletan. » — C’est en ces termes qu’elle mentionne des faits qui avaient jeté l’émoi dans le corps médical et ouvert le champ à toutes les suppositions sur le sort de l’enfant-roi.

Des bruits qui se répandirent partout de l’évasion du jeune Louis XVII et dont les notes de police de l’époque signalent la persistance, on dirait également qu’aucun écho n’est parvenu jusqu’à elle. Si absurdes que pussent être ces bruits, on ne saurait concevoir qu’elle n’en ait pas été troublée. Et, en admettant même que pour elle toute incertitude fût impossible, il resterait encore inexplicable qu’une erreur de l’opinion pouvant aboutir à un schisme monarchique lui ait paru moins digne d’être rectifiée par son témoignage, qu’une erreur sur la question rétrospective de la mort naturelle ou de l’empoisonnement.

Un seul fait aurait pu rendre la sœur du Dauphin inaccessible à tout espoir ou à tout doute : qu’elle eût vu son frère mort. Mais