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Elle donne sur les phases de la maladie des détails qu’elle n’a pu connaître avec certitude. Tout en déclarant que ses gardiens lui étaient affectionnés au point de le regretter amèrement, elle tient à le présenter comme à peu près hébété : préoccupation singulière qui semble tendre à affaiblir les regrets des fidèles au lieu d’exciter des sentiments compatissants à sa propre douleur. Elle éprouve le besoin de donner son avis sur la question de l’empoisonnement et interprète même sur ce point, d’une façon extrêmement hasardée, les constatations du procès-verbal d’autopsie. Mais il est d’autres questions qui, à cette époque et longtemps après, occupèrent l’opinion encore plus que celle-là, et qui, pour la sœur de Louis XVII, étaient d’un intérêt bien autrement poignant. Car elles ne soulevaient pas des doutes sur les causes d’un malheur irréparable : la mort ; mais des espérances sur un fait plein de consolation et de joie : la délivrance et la vie. Et sur ces questions pas un mot ! pas la trace d’une préoccupation ! pas le souvenir d’un élan qui l’aurait emportée un instant vers un espoir, fût-il chimérique ! Pas même une allusion à des motifs interdisant cet espoir !