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parents, pendant leur séjour au Temple et dans les autres prisons.]

Fait à la tour du Temple.

Si l’on ne devait voir dans ces lignes glaciales qu’un simple mémento destiné à servir de canevas à une relation plus complète, et livré tel quel à la publicité, on n’en éprouverait pas moins une pénible impression à n’y sentir rien qui révèle la moindre émotion. Mais combien cette impression s’aggrave quand on constate qu’on a sous les yeux un texte remanié et corrigé ! Les trois phrases placées entre les signes [ ] ne se trouvent pas dans l’édition publiée en 1817 sous le titre de Mémoires particuliers ; et dans la même édition, à la place de cette autre phrase : « Je ne crois pas qu’il ait été empoisonné, comme on l’a dit et comme on le dit encore », on lit ceci : « Il n’a pas été empoisonné, comme quelques personnes l’ont cru. » Ainsi les mots ont été pesés, la portée des expressions a été mesurée, le choix a été soigneusement fait de ce qui devait être ajouté ou retranché. Et voilà tout ce que le cœur de cette « jeune fille sublime » lui a inspiré pour raconter la mort de son frère et de son roi !