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Madame Royale pour tout ce qui regarde son frère. La seule sollicitation qu’elle déclare avoir faite en faveur du pauvre enfant est celle-ci :


Il ne se trouva qu’un seul garde dont les manières plus honnêtes m’engagèrent à lui recommander mon pauvre frère. Il osa parler de la dureté qu’on avait pour lui, mais il fut renvoyé le lendemain[1].


Si la Relation de Madame Royale trahit une inconcevable répugnance à parler de son frère, elle dénote aussi un non moins inconcevable dédain de l’exactitude dans les rares passages qu’elle lui consacre.

Deux exemples suffiront à cet égard.

À l’occasion du départ de Simon, Marie-Thérèse veut tracer le tableau des mauvais traitements infligés au Dauphin et y fait entrer ces détails :


Il était dans un lit qu’on n’avait pas remué pendant plus de six mois et qu’il n’avait plus la force de

  1. Il s’agit d’un membre du Conseil nommé Cressent, qui fut en effet exclu du Conseil et renvoyé à la police pour s’être permis de plaindre le petit Capet : cette décision est du 7 germinal an II (27 mars 1794). Après cette date, Madame Royale, s’il faut s’en rapporter à son affirmation, n’aurait donc fait aucune sollicitation en faveur de son frère. Cette constatation peut avoir son importance.