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de soulager les misères de l’orphelin, de préserver sa jeune âme d’influences délétères en remplissant auprès de lui le rôle de mère, n’ait pas été l’obsession des interminables heures de solitude et ne lui ait pas inspiré quelques sollicitations pressantes auprès des comités ou quelques tentatives de séduction, comme en hasardent tous les prisonniers auprès des plus farouches geôliers ?

Mais précisément parce qu’une telle supposition est impossible à admettre, la description émouvante des sentiments et des démarches que comporte la situation fait d’autant plus ressortir ce qu’il y a de stupéfiant dans le silence, dans les réticences du récit de Marie-Thérèse sur tous ces points.

Le même auteur dont on vient de lire un extrait nous assure aussi que Robespierre s’étant présenté dans sa prison, la jeune princesse, « qui ne le connaissait pas, se doutant qu’elle avait devant elle un individu du pouvoir, ne lui adressa pas un seul mot, mais lui remit un papier sur lequel ces lignes étaient tracées :


« Mon frère est malade ; j’ai écrit à la Convention pour obtenir d’aller le soigner ; la Convention ne m’a pas encore répondu ; je réitère ma demande. »