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écrites au Temple et livrées à la publicité sans retouches. Mais ici on n’en saurait tirer aucun argument contre la valeur du démenti infligé à la version propagée par Louis XVIII.

Or, ce démenti est complet.

Si en mars 1793, et, en tout cas, avant son arrestation, en avril 1793, Toulan avait pu remettre à la Reine les objets par lui dérobés, Marie-Thérèse ne pourrait, ni en 1823, ni en 1794 ou 1795, exprimer l’espoir qu’il aura pu les confier à quelqu’un avant de périr.

Si Marie-Antoinette avait éprouvé le besoin d’envoyer ces « gages de son amitié et de sa confiance » au beau-frère détesté, dont elle avait, dès longtemps, pénétré l’ambition, la jalousie et la haine, et qui venait, à ce moment même, de lui faire cette nouvelle injure de se proclamer régent au mépris de ses droits maternels, Marie-Thérèse ne dirait pas : « Ma mère désirait que l’anneau et le cachet fussent conservés à son fils. »

Si ce désir de témoigner à son ennemi intime des sentiments si contraires à la nature et même aux convenances avait été assez impérieux pour entraîner la veuve du roi décapité à contrevenir aux derniers vœux de son mari en dépouillant son fils du cachet qu’il avait voulu lui léguer — ce « symbole