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Quant au Journal de Cléry, on va voir ce qu’il faut en penser.

Dès la première lecture, le récit de Cléry, à propos des faits qui nous occupent, cause une impression fâcheuse. Il s’en dégage une odeur de mensonge. Les singularités de ces notes successives dans la même page et au sujet du même fait, la tournure cauteleuse des termes employés dans la note supplémentaire des éditeurs pour emprunter l’autorité de Goguelat, tout cela inspire inévitablement la défiance.

Une fois l’attention éveillée par ces remarques, on ne peut s’empêcher d’être frappé de ce que Cléry, après avoir rapporté les circonstances du dépôt à lui confié par le Roi et de la commission qu’il en a reçue, l’ordre qui lui a été d’abord donné par les municipaux de leur remettre tous les objets qu’il a entre les mains, puis la mesure prise ensuite de l’en laisser provisoirement dépositaire jusqu’à la décision du Conseil, s’abstient de faire connaître quelle fut en définitive cette décision, se tait sur les circonstances dans lesquelles ce dépôt fut retiré de ses mains, garde un silence complet sur ce que lui-même a pu et dû savoir des incidents postérieurs, enfin ne dit plus un seul mot ayant trait à ce sujet.