Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques différences ayant au fond une portée grave, — et tout à l’heure nous allons en signaler une, — il est manifeste que ces différences ne répondent pas aux suppressions importantes et aux altérations signalées par Eckart. Et l’on se trouve obligé de conclure que les « véritables Mémoires, qui devaient seuls faire connaître les événements du Temple », ont été définitivement sacrifiés.

Une seule réponse est possible : c’est que la duchesse d’Angoulême cédait à la tyrannie d’un pacte mystérieux, dont elle n’osait enfreindre les conditions ni encourir la sanction, soulageant mesquinement sa conscience par des protestations quasi clandestines et, plus tard, recourant à une sorte de supercherie pour essayer quelques rectifications subreptices. Or, quelle volonté pouvait imposer cette contrainte à la duchesse d’Angoulême, si ce n’était celle de Sa Majesté Louis XVIII ?

Il suffit d’ailleurs de relire avec attention l’avertissement placé en tête de l’édition de 1817, pour être entièrement convaincu que cette édition est l’œuvre personnelle de ce royal écrivain, et qu’il ne s’est fié qu’à lui-même pour le travail d’élagage et d’altération auquel il voulut soumettre le manuscrit,