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timide et indirecte, une publication altérée et en même temps de manifester contre la contrainte qui l’empêchait de compléter et de corriger cette publication et de faire paraître une relation plus étendue.

Une simple remarque suffit d’ailleurs pour accuser d’une manière frappante avec quelle ampleur ont été opérées les suppressions.

Cette relation minutieuse, où sont consignés, jour par jour, presque avec la sécheresse d’un procès-verbal, les moindres incidents, s’arrête court, au moment où fut annoncée la mort du Dauphin. Et cet événement même, le dernier de cette lugubre tragédie, est rapporté dans des termes si brefs, si extraordinairement froids et impassibles, qu’ils donneraient une bien triste idée du cœur de Marie-Thérèse, s’il fallait y voir l’expression franche et spontanée des sentiments que devait lui inspirer la fin déplorable de cette victime innocente, de cet enfant charmant qui était son frère et son roi. Quelques lignes glaciales et voilà tout.

Si l’on constate ensuite le même phénomène d’indifférence, de froideur et de laconisme dans d’autres Mémoires où l’on s’attendrait à trouver une note émue et attendrie, dans les Mémoires de Mme  de Tourzel, par exemple,