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prix n’aurait d’autre mesure que l’attachement des bons Français à la famille dont il décrit une partie des malheurs.

Toutefois, nous ajouterons que ces Mémoires ont été rédigés pendant et peu de temps après les événements ; que lorsqu’on jetait sur le papier les récits qu’on va lire, on était bien loin de prévoir qu’un jour ils seraient rendus publics et que d’autres qu’un petit nombre d’amis s’attendriraient à la description naïve des persécutions inouïes du plus vertueux des Rois et de la plus courageuse des Reines, et d’un enfant qui, dans un autre siècle, aurait porté dans son berceau les destinées heureuses de la France. Il ne faudra donc pas s’étonner si l’on trouve dans ces Mémoires quelques négligences de style : ces négligences attestent la vérité de la narration : aussi nous les avons respectées. N’ayant pas voulu faire un livre, mais seulement publier des mémoires, nous nous serions bien gardés de les faire disparaître.


Une chose qui ne peut manquer de frapper tout d’abord et d’exciter un certain étonnement, c’est la singularité de cette publication anonyme ou — pour mieux dire — semi-anonyme, où la personnalité de l’auteur est couverte d’un masque qui la désigne, au lieu de la cacher, et qui semble, par conséquent, n’avoir d’autre but que de la mettre, à la rigueur, à l’abri d’une responsabilité formelle.