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du Roi-martyr l’empêchait de s’exprimer publiquement sur le compte de Cléry ; mais ses idées, si bien arrêtées sur les hommes et sur les choses, étaient inflexibles à cet égard. »

Tout ceci prendra sa valeur, quand, après l’examen des pièces, on en viendra à la discussion.

Le baron de Goguelat, né en 1746, avait soixante-dix-neuf ans à l’époque où parurent les Mémoires dont un extrait est donné plus haut. « Entré fort jeune au service, il était, au début de la Révolution, attaché à l’état-major de l’armée ; il se fit remarquer par son dévouement exalté à la famille royale, acquit toute la confiance de la Reine et insulta de la façon la plus outrageante le duc d’Orléans, un jour que ce prince s’était rendu aux Tuileries, pour se réconcilier avec Louis XVI. » Aide de camp du marquis de Bouillé, on sait quelle fut sa conduite, peu habile peut-être, mais certainement très dévouée et très loyale, lors du voyage de Varennes. Arrêté et traduit devant la haute cour d’Orléans, il ne dut son salut qu’à l’amnistie qui fut proclamée à la suite de l’acceptation de la Constitution. Il reprit alors sa place parmi les défenseurs de la famille royale et combattit au 20 juin et au