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ajoutant qu’il ne s’en séparait qu’avec la vie ; il lui avait ensuite remis un paquet des cheveux de ma mère et des nôtres, en disant qu’ils lui avaient été si chers qu’il les avait gardés sur lui jusqu’à ce moment. Les municipaux nous apprirent que Cléry était dans un état affreux et au désespoir qu’on lui refusât de nous voir (p. 204).

On s’aperçut dans la chambre des municipaux que le paquet scellé où étaient le cachet du Roi, son anneau et plusieurs autres choses, avait été ouvert, le scellé cassé, les objets emportés. Les municipaux s’en inquiétèrent, mais ils crurent enfin qu’ils avaient été enlevés par un voleur qui savait que ce cachet aux armes de France était garni d’or. La personne qui avait pris ces objets était bien intentionnée, ce n’était pas un voleur (1) ; elle l’avait fait pour le bien, parce que ma mère désirait que l’anneau et le cachet fussent conservés à son fils. Je sais quel est ce brave homme ; mais, hélas ! il est mort, non par suite de cette affaire, mais pour une autre bonne action. Je ne puis le nommer, espérant qu’il aura pu confier ces objets précieux à quelqu’un avant de périr (p. 207).


Au renvoi (1) se trouve cette note :


Cet homme est Toulan, dont il a été question dans les mémoires de Cléry. L’anneau et le cachet furent envoyés à Monsieur, aujourd’hui Sa Majesté Louis XVIII. Voyez les mémoires de M. de Goguelat.

(Note des nouveaux éditeurs.)