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Un peu plus loin se trouvent ces lignes :


À sept heures, le Roi sortit de son cabinet, m’appela et me tirant dans l’embrasure de la croisée, il me dit : « Vous remettrez ce cachet (1) à mon fils…, cet anneau (2) à la Reine ; dites-lui bien que je le quitte avec peine… Ce petit paquet renferme des cheveux de toute ma famille, vous le lui remettrez aussi… » (p. 143).


Le premier renvoi (1), au mot cachet, porte cette note :


Étant parti de Vienne pour me rendre en Angleterre, je passai à Blankenbourg, dans l’intention de faire hommage au Roi de mon manuscrit. Quand ce Prince en fut en cet endroit de mon journal, il chercha dans son secrétaire et me montrant avec émotion un cachet, il me dit : « Cléry, le reconnaissez-vous ? — Ah ! Sire, c’est le même. — Si vous en doutiez, reprit le Roi, lisez ce billet. » Je le pris en tremblant… Je reconnus l’écriture de la Reine, et le billet était, de plus, signé de M. le Dauphin alors Louis XVII, de Madame Royale et de Madame Élisabeth. Qu’on juge de l’émotion que j’éprouvai ! J’étais en présence d’un Prince que le sort ne se lasse pas de poursuivre. Je venais de quitter M. l’abbé de Firmont, et c’était le 21 janvier que je retrouvais dans les mains de Louis XVIII ce symbole de la royauté que Louis XVI avait voulu conserver à son fils. J’adorai les décrets de la Providence et je demandai au Roi la permission de faire