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du Temple, Meunier et Baron, et une femme de chambre.

Ce fut là qu’elle remit à Hue une lettre qu’elle écrivait à son oncle Louis XVIII, en le chargeant de la lui faire parvenir.

Cette lettre a été maintes fois citée comme un monument d’admirable magnanimité ; on l’a offerte en fac-simile[sic] à la vénération des royalistes, qui l’ont encadrée à côté du testament du Roi-martyr.


Qui ne conserverait — s’écrie Hue — un éternel souvenir des sentiments que cette princesse manifestait à Sa Majesté, en implorant sa clémence en faveur des Français et même des meurtriers de sa famille par ces expressions : « Oui, mon oncle, c’est celle dont ils ont fait périr le père, la mère et la tante, qui à genoux vous demande et leur grâce et la paix. »


Mais qui, plutôt, ne serait saisi d’une sorte de stupeur, en constatant que dans l’énumération des victimes il n’est pas question de son frère ?

Ils ne l’ont donc pas fait périr ? Il n’a donc pas succombé aux mauvais traitements ? Ou bien la fille de Louis XVI, qui adresse cette supplique miséricordieuse à Louis XVIII, a-t-elle oublié qu’un enfant qui était son frère a porté le nom de Louis XVII ?